Sommaire : Trois questions à Jean Carteron, président de l'Ahti | L'actualité de la semaine | Théories et concepts | Dans les entreprises | Manifestations | Le livre de la semaine | Détente |
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Asti-Hebdo Malgré sa jeunesse, l'informatique est déjà l'objet d'une histoire, puisque vous avez créé l'Ahti (Association histoire des télécommunications et de l'informatique). Quelles sont les origines de cette association ?
Jean Carteron : Nos travaux s'inscrivent dans une ligne qui remonte à une douzaine d'années. Mais vous nous comprendrez mieux si je rappelle les origines de notre association, qui est née à la rencontre de deux démarches.
D'une part, les télécommunications. La privatisation de France-Télécom, et le changement concomitant de ses objectifs, risquait d'entraîner la désaffection de l'entreprise pour ses activités antérieures. Or elle avait fait, en matière historique, des efforts intéressants, constituant notamment une collection importante de matériels de télécommunications. La nouvelle entreprise n'a pas totalement supprimé son soutien, mais le besoin se faisait sentir, dans ce milieu, de créer une structure appropriée pour continuer notamment les études historiques du domaine.
D'autre part, l'informatique. Il existait, depuis une douzaine d'années, un groupe informel. Il organisait un colloque tous les deux ans environ. Le premier s'est tenu à Grenoble en 1988. Il a réuni quelque 150 personnes et publié de substantiels actes. Les suivants se sont tenus successivement à Paris, Sophia-Antipolis, Rennes et Toulouse. Cette dernière édition a laissé percevoir une sorte d'essoufflement, et conduisait à mettre en place une structure plus forte.
Non seulement les deux projets se développaient séparément, mais chacun des deux se sentait la vocation de couvrir à la fois l'informatique et les télécommunications. Quand j'ai eu connaissance du projet des télécommunications, j'ai aussitôt proposé de réunir nos efforts, ce qui a débouché, il y a dix-huit mois, sur la naissance de l'Ahti.
Hebdo : Comment s'organise votre activité, et en visant quels objectifs ?
J.C. : L'organisation de colloques reste au coeur de notre activité. Vous avez rendu compte dans Asti-Hebdo de celui qui s'est tenu au Cnam sur l'histoire de l'informatique de gestion. Nous en préparons un pour la fin de l'année à Grenoble.
Mais nos initiatives (et parfois nos envies) se traduisent dans trois autres types d'activités : le soutien aux collections de matériel, les archives et les témoignages.
Pour les matériels, il existe actuellement en France trois importantes collections. Celle de l'Aconit (dans un grand local à Grenoble, ce qui représente des coûts non négligeables), celle de France Télécom, qui est presque un musée, avec un certain effort de présentation de la collection, mais n'est ouvert que sur demande à des groupes particuliers. Enfin la FEB (Fédération des équipes Bull), fait un gros travail depuis de nombreuses années. Elle a même réussi le tour de force de faire classer une tabulatrice comme monument historique.
Non seulement les bénévoles de la FEB conservent un substantiel parc de machines, mais ils les maintiennent en état de marche. Il faut dire que le passage à l'électronique rend ce dernier point de plus en plus difficile, alors que les systèmes mécaniques sont relativement faciles à réparer. A chacun de nos colloques, l'association présente différents matériels. Je me rappelle en particulier de notre colloque de Rennes : après des heures d'efforts, ils ont réussi à faire fonctionner un Bull Gamma 10. Nous avons immédiatement interrompu la séance en cours pour venir le voir. Ce fut un vrai moment d'émotion.
Pour la conservation des archives, le problème est de les faire échapper aux risques que leur font courir l'évolution des entreprises et a fortiori leur disparition ; nous nous efforçons d'alerter les industriels sur ce point et de chercher des solutions pour assurer la conservation des fonds.
Enfin, rendu d'autant plus important que les archives sont menacées, nous nous employons à recueillir le témoignage des grands acteurs qui ont fait l'informatique, et dont la plupart sont encore vivants aujourd'hui. Nous procédons ici de manière méthodique, les interviews associant un ingénieur (qui apporte son expertise des problèmes vécus par l'interviewé) et un historien, qui garantit le caractère scientifique de ce travail. Le conseil d'administration de l'Ahti comprend d'ailleurs trois historiens, le professeur Patrick Fridenson, le professeur Pascal Griset et Pierre Mounier-Kuhn.
Hebdo : Trouvez-vous les ressources nécessaires à ces objectifs ambitieux ?
J.C. : Nous sommes d'abord une association, avec les mérites et les limites de ce type de structure. Nous ne pouvons compter que sur la bonne volonté de nos bénévoles. Souvent ils apportent des contributions remarquables, il ne comptent pas leur temps... mais on ne peut leur demander la régularité qu'on exige d'un personnel permanent.
Ajoutons que j'aimerais abaisser l'âge moyen de notre panel d'adhérents, où les retraités sont nombreux. Mais cela leur donne à la fois beaucoup de disponibilité (au moins en principe) et une motivation certaine. Nos travaux leur donnent l'occasion d'évoquer les moments forts de leur carrière et, plus encore, de rester en contact avec leur milieu professionnel.
Mais nous intéressons aussi les historiens en activité. Le programme de nos colloques, en particulier le dernier, en témoigne abondamment. Nous avons bénéficié de la présence à la tribune de Pascal Griset, et plusieurs chercheurs ont présenté des communications, en particulier Pierre Mounier-Kuhn, particulièrement compétent et impliqué dans l'histoire de notre domaine.
Nous avons aussi commencé, à la mesure de nos moyens, à attribuer des dotations à des doctorants. Bien que ces sommes soient modestes, les enseignants nous ont confirmé qu'elles jouaient un rôle incitatif réel.
Parmi les problèmes non résolus à ce jour, on peut citer aussi la conservation des logiciels. A ma connaissance, le seul effort actuel est celui de l'Aconit pour simuler des machines anciennes sur des ordinateurs actuels.
Il pourrait aussi être intéressant de considérer l'histoire comme un "retour d'expérience". L'idée est séduisante, mais difficile à mettre en oeuvre. Les acteurs communiquent facilement sur ce qu'ils considèrent comme leurs réussites. Quant ils n'ont pas été à la hauteur, ils ont beaucoup plus de difficultés à le reconnaître. Mais ici, étant donné la jeunesse de notre domaine, ne sortons-nous pas du domaine de l'histoire pour entrer dans celui des "études", sinon du ... journalisme ?
Ce type de technologie ouvre des perspectives séduisantes : identification des malades pour les soins en cas d'accident, voire simplification radicale de la vie quotidienne en remplaçant toutes les de crédit, de santé et autres. Elle inquiète aussi beaucoup les défenseurs des libertés individuelles et de la "privacy".
Où est-on exactement ? Difficile à cerner :
- Verichip est une filiale d'
ADS (Applied digital solutions),
qui n'y fait aucune allusion sur son site.
- La technologie s'appellerait Digital Angel. Mais
le site répondant à cette
dénomination ne parle que d'un bracelet, non d'un chip.
- Des sites religieux comme
Pleinsfeux
y voient une réalisation de l'Apocalypse de Saint-Jean, et présente
assez en détail la technologie, en pointant sur la page DigitalAngel qui n'en
parle pas...
On a l'impression, commente notre consoeur, que la firme, jusqu'ici très prudente, s'est décidée à surfer sur la vague sécuritaire déclenchée par les événements du 11 septembre.
Calendrier général des manifestations à venir.
Le débat aura pour thème "L¹association, une entreprise pas comme les autres ", en présence notamment de Guy Hascoët (secrétaire d'Etat à l¹économie solidaire) et d¹Édith Arnoult-Brill (Présidente du CNVA). Renseignements, contact et inscription
On appréciera qu'ils aient pris la peine de faire une synthèse étoffée de tout ce domaine, dans le livre Automatic generation of computer animation, Using AI for movie animation. (Lecture notes in artificial intelligence 2160, Springer 2002). Au sommaire : survol du domaine, le projet Swan, langage naturel et compréhension des narrations, planification, mise en scène, cadrage et prise de vue, pour conclure sur les bibliothèques et bases de connaissances.